Histoire de la commune
Trois sites remontant au début de notre ère, dont un du IVème siècle, attestent d’anciennes implantations humaines. Des tessons de poterie ont été découverts au Nord Est de la commune, au bord de l’Aubetin.
Cependant le village, fondé au XII siècle, est installé plus loin, à mi-chemin entre la rivière et le massif des Tertres. Le territoire, détaché de la grande forêt d’Augers est alors défriché, et le village construit près de l’église.
Cette fondation est probablement issue de la volonté des Comtes de Champagne. Villiers-Saint-Georges est situé sur la Route entre Sézanne et Provins. Le village est également traversé par le Chemin Perré, voie romaine allant de Sens à Meaux.
Ces routes font de Villiers-Saint-Georges un point stratégique au Nord de Provins . Les premiers seigneurs connus, les Verdelot s’implantent dès le XIIème siècle, et se maintiennent jusqu’au XVIIème siècle. Les Hotman, puis les Bellejoyeuses qui leur succèdent, sont officiers de la Couronne ou militaires.
La révolution érige la nouvelle commune en Chef Lieu de canton et la dote d’une justice de Paix. En 1842, le village est agrandi des paroisses voisines de Flaix et de Champcouelle.
En septembre 1914, le bourg est en première ligne lors de la bataille de la Marne.
Principaux éléments du patrimoine bâti
Pont du moyen âge en Pierre
Le pont permet à la route médiévale qui relie Villiers-Saint-Georges à Champcouelle de franchir l’Aubetin. Le hameau de Champcouelle, rattaché en 1842 à la commune, appartient jusqu’à la Révolution à l’Abbaye de Rebais qui y avait installé le prieuré Saint Antoine. C’est une bulle du Pape Innocent II qui octroie cette terre à l’abbaye en 1135.
EGLISE SAINT GEORGES
Historique
L’église est bâtie par étapes depuis la fin du XIIe siècle. Le gros œuvre, nef et chœur, est achevé au XIIIe. Une chapelle St Jacques est ajoutée au XIVe siècle en aménageant le bas-côté » sud, pour servir de nécropole aux seigneurs de Villiers. Le clocher, effondré au XVIe siècle, est entièrement rebâti au siècle suivant. La date d’achèvement des travaux, 1656, est gravée sur un contrefort extérieur (à gauche de la porte). L’église est maladroitement rénovée à la fin du XIXe siècle (un clocher très banal remplace l’ancien détruit) avant d’être endommagée pendant la première guerre mondiale.
Visite
Au seuil de la porte de l’église, sous le porche, on remarque une plaque tombale du XIIIe siècle complètement effacée et non identifiable.
L’intérieur de l’église se présente comme un long vaisseau à nef unique, flanquée au sud (à droite) de deux chapelles latérales en forme de bas-côté. Les voûtes sont rendues invisibles par le lambris « en frisette » posé depuis.
A gauche en entrant est fixée au mur la dalle funéraire de Jacques de Saint Périer, seigneur « en partie » de Villiers, remarquable par son décor. C’est une intéressante transition entre la tradition gothique et l’art de la Renaissance. On retrouve, en effet, la figuration du mort en prière, entouré de la symbolique seigneuriale (épée, écu armorié) et enfermé dans un enfeu de tradition médiévale. La nouveauté réside dans le décor antiquisant, constitué de colonnes, de chapiteaux et d’une corniche. Cette dalle est probablement l’œuvre d’un tombier ou d’un atelier local. En effet, plusieurs plaques, d’un style très proche, sont encore visibles dans les églises de la région (à Balloy, Provins, St Loup de Naud).
Deux autres plaques tombales, très usées, occupent l’allée centrale de la nef et du chœur. Avant la marche du chœur, celle de Guillaume de Rieux, mort en 1502, seigneur de Villiers St Georges, et de son épouse Jehanne de Verdelot morte en 1513. Dans le chœur, celle de Tristan de Verdelot, seigneur de Villiers au XVIe siècle.
Aux murs de la nef sont accrochés trois tableaux du XVIIe siècle :
-Ste Véronique essuie la face du Christ
-La Cène
– Le départ du jeune Tobie.
Le mur Sud de la nef est percé d’arcades qui ouvrent sur une chapelle latérale, dont la destination première est inconnue. Au fond, on remarque une belle Vierge à l’Enfant en Pierre. Elle porte encore des traces de polychromie visibles dans les replis du vêtement. Son élégant déhanché est caractéristique des meilleurs ateliers de sculpture d’Ile de France au XIVe siècle.
Près de la statue, une porte accède à la chapelle de la Vierge, anciennement chapelle St Jacques, bâtie au XIVe siècle pour servir de sépulture aux seigneurs de Villiers. Plus aucune inscription ne subsiste. Les derniers seigneurs, les Beljoyeuses, probablement par manque de place dans l’église, se firent enterrer au XVIIIe siècle dans le cimetière paroissial, à l’emplacement du parking actuel devant l’église. L’autel et le retable de cette chapelle sont du XIXe siècle. De la même époque date une série de bannières de procession en soie brodée, remarquablement conservées. On relèvera notamment la bannière de St Georges, sur laquelle on voit le Saint terrasser le Dragon qui incarne le Mal. St Georges était un saint mythique, dont le culte connut un certain succès au temps fort de la féodalité. Il était en effet le saint patron des chevaliers.
En passant dans le chœur, on commencera par jeter un coup d’œil vers la console accrochée au mur de la sacristie, qui supporte un « St Georges à Cheval », sculpture du XVIIe siècle en bois peint. Face à lui, sur le mur Nord, est accrochée une statue de St Eloi, en plâtre du XIXe siècle.
L’abside du chœur est occupée par un monumental retable des années 1660. Il est orné d’une grande toile de la même époque, représentant l’Assomption de la Vierge. La grandiloquence baroque de cette œuvre est malheureusement ternie aujourd’hui par la disparition des couleurs originelles dont le bois sculpté était peint et qui faisaient écho aux coloris flamboyants de la toile, elle-même ternie. Les repeints actuels sont modernes. La table d’autel est du XIXe siècle. L’original a disparu.
D’autres retables, contemporains de celui-ci, et du même esprit, embellissent le chœur d’églises voisines (Chalautre-la-Grande, Montpothier). Ces œuvres illustrent la volonté de reconquête spirituelle lancée par l’Eglise à la suite du Concile de Trente au XVIe siècle. Le décor baroque (Colonnes torses inspirées du baldaquin de St Pierre) et l’évocation de la Vierge, relèvent de ce discours.
Saint Georges et le dragon
Georges est un saint totalement légendaire, dont l’existence est mise en doute dès le Ve siècle. Né en Orient, son culte est toujours resté vivace en Grèce et en Russie. Les croisades contribuèrent à le diffuser en Occident, où Georges devint un des saints patrons de Gênes, Venise et Barcelone, puis celui de l’ordre Teutonique et le saint national de l’Angleterre (il remplace dans ce rôle Édouard le Confesseur). En outre, saint Georges est, dans toute la chrétienté, le patron des chevaliers.
Né en Cappadoce de parents chrétiens, Georges, officier dans l’armée romaine, traverse un jour une ville terrorisée par un redoutable dragon qui dévore tous les animaux de la contrée et exige des habitants un tribut quotidien de deux jeunes gens tirés au sort. Georges arrive le jour où le sort tombe sur la fille du roi, au moment où celle-ci va être victime du monstre. Georges engage avec le dragon un combat acharné ; avec l’aide du Christ, il finit par triompher. La princesse est délivrée et, selon certaines versions, dont celle de la Légende dorée, le dragon, seulement blessé, lui reste désormais attaché comme un chien fidèle.
Plus tard, Georges est victime des persécutions antichrétiennes de l’empereur Dioclétien. Il subit en Palestine un martyre effroyable : livré à de nombreux supplices (brûlé, ébouillanté, broyé sous une roue, etc.), il survit miraculeusement et finit par être décapité.
Sa fête est fixée au 23 avril.
Mairie
Fin du XIXe siècle
Pierre enduite et brique
La mairie est construite dans les années 1880. Le bâtiment, dont les dimensions sont importantes, est alors destiné à recevoir, outre la Maison commune, le tribunal de la Justice de Paix, le bureau de caisse d’épargne, la remise pour la pompe à feu et un logement pour l’instituteur.
La Mairie se situe à l’emplacement du jardin du presbytère. Sa construction entraîne un remodelage complet du centre du bourg. Une grande place bordée d’arbres remplace le cimetière déplacé hors de l’agglomération, le presbytère est abandonné puis rasé.
Une école, devenue La Poste puis la cantine scolaire, est bâtie sur le flanc Est de la place, près de l’église. Cet ensemble fait disparaître en quelques années le vieux cour religieux du village.
Cimetière Militaire (pour en savoir plus cliquez ici )
1920 – Route de Montceaux
Pendant la Première Guerre mondiale, Villiers-Saint-Georges accueille un hôpital militaire. Les corps des soldats morts, dont les familles n’ont pas réclamé la dépouille, sont regroupés après 1920 dans ce cimetière militaire où la commune érige son monument aux morts.